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Économie

Le paradoxe de l'emploi

Les leviers du développement

C'est à partir de constatations de ce genre que l'on comprend de plus en plus dans les pays développés et riches que le dynamisme de l'économie dépend de l'aptitude scientifique et technique, qui à son tour est à la source de l'innovation et, au bout du compte, de la prospérité.

Déjà au Québec, 37 % des Québécois âgés de 25 à 64 ans ont un emploi classé comme scientifique ou technique. Les diplômés universitaires occupaient 17 % de tous les emplois en 1997 et 22 %, 10 ans plus tard. Les progrès sont visibles, mais les écarts régionaux sont considérables. Si dans la région de Montréal, 44 % des emplois sont classés techniques ou scientifiques, dans le centre du Québec et dans le Bas-Saint-Laurent, la proportion n'est que de 27 %. Les diplômés universitaires occupent 39 % des emplois dans la région de Montréal, mais seulement 11 % dans le Bas-Saint-Laurent.

On en arrive à la conclusion que ce n'est pas tout de clamer que l'éducation doit être une des priorités essentielles des sociétés modernes, comme on le répète partout et toujours. Les efforts et les ressources doivent être concentrés sur la formation professionnelle, la formation technique et scientifique. Il faut aussi réhabiliter les métiers, ou plutôt l'image que tant de gens s'en font. Le mécanicien d'aujourd'hui doit satisfaire à des exigences et à une rigueur que certaines disciplines intellectuelles ne requièrent pas.

Et puisque l'on met un tel accent sur le développement régional, il faudra bien que l'on finisse par accepter à Québec l'idée qu'en région ­l'université et le cégep sont des leviers essentiels du développement et que c'est en accroissant leurs ressources et en intensifiant leurs rapports avec l'entreprise qu'on assurera l'avenir. «Qui s'instruit, s'enrichit», lisait-on le long des routes au début de la Révolution tranquille. Cela reste vrai.